Installé en 2007, la résistance du chauffe-eau électrique stéatite 100 l de Doumé a cessé de fonctionner. L'appareil électrique ayant 17 ans, au regard du coût d'une résistance et du calcaire présent dans la cuve, Doumé a opté pour son remplacement.
Le besoin énergétique pour l'eau chaude de son foyer est estimé à 1349 kWh/an (source http://ines.solaire.free.fr), mais compte tenu des pertes, la consommation d’électricité moyenne est supérieure : 1618 kWh/an.
Dans cet exemple, la seule déperdition thermique d’un chauffe-eau représente en moyenne 269 kWh/an, soit 20% du besoin initial. Cette déperdition correspond à un coût annuel pour le consommateur de 61€ (269 kWh x 0,228€). Cette déperdition varie selon le fait que le ballon soit situé dans le volume habitable ou non. Cette perte est plus élevée lorsque le volume du chauffe-eau est surdimensionné.
En prenant l'hypothèse que les pertes énergétiques du chauffe-eau de Doumé soient de 20%, le coût sur la durée de vie du chauffe-eau serait de 269 kWh x 0,228€ x 17 ans = 1042 €. Cela mérite un effort d'isolation d'un montant inférieur à 50€.
Peu importe que les déperditions soit de 10%, 20% ou plus, les motivations de Doumé sont économiques, mais aussi écologiques et philosophiques. Il a choisi un petit ballon électrique de 100 l situé dans le volume habitable. Les déperditions restantes chauffent son logement. Son ballon sert d'appoint électrique séparé du chauffe-eau solaire thermique sur une période allant de novembre à février, lorsque le gisement solaire n'est plus en capacité de couvrir ses besoins en eau-chaude. Ce petit chauffe-eau augmente la capacité de stockage d'énergie solaire thermique de 100 l. Il offre une protection contre le développement des salmonelles due au fait que la température en sortie est toujours d'au moins 55°C. Lorsque l'eau chaude solaire fait son retour, l'appoint électrique ne se déclenche plus. Ce chauffe-eau a une autre particularité, il lui permet de stocker le surplus d'énergie électrique issu de 2 modules photovolaïques et d'une éolienne Piggott via le "Power Router".
Doumé nous indique que le remplacement du chauffe-eau est une bonne occasion de le surisoler. Parce que lorsque lorsqu'il est installé, c'est plus compliqué ... Doumé a acheté sur le boncoin et pour quelques euros un reste de rouleau de liège en couche mince ainsi qu'un rouleau adhésif. Le liège est naturel et se coupe facilement avec un cutter ou une paire de ciseau. Il a également utilisé une chute d'isolant mince multi-couches qu'il a posé au dessus du chauffe-eau. En effet la chaleur monte et c'est bien d'augmenter l'épaisseur de la couche isolante sur la partie supérieure du chauffe-eau.
En apparté et au regard des déchets, Doumé nous indique qu'il conserve tous les bouchons de liège à des fins de recyclage et qu'il s'emploiera à réparer la résistance stéatite de l'ancien chauffe-eau.
Pour commencer, Doumé a enlevé la barre de fixation du chauffe-eau (on la voit dans la photo située plus bàs dans cet article) puis il l'a enroulé de plusieurs couches parfaitement jointées. Au début et à la fin de l'opération, il a utilisé un peu de colle néoprène pour "fixer" le liège.
A l'issue de cette opération, Doumé a repositionné la barre du chauffe-eau :
Pour parfaire l'étanchéïté à l'air et fixer le liège, un adhésif de fin de chantier a été posé (désolé pour la pub...)
Le dessus du chauffe-eau a reçu plusieurs couches de liège ainsi qu'une chute d'isolant mince multi-couches.
Avant raccordement au "Power router", la résistance et le thermostat mécanique se présentaient ainsi :
Après raccordement au "Power Router", la sortie du thermostat est dérivée pour piloter deux relais (voir cet article). Quant à la résistance, son alimentation est issue du "Power router" pour recevoir le surplus d'énergie électrique issu de 2 modules photovolatiques et d'une éolienne Piggott. Doumé nous explique qu'une horloge pilote l'alimentation forcée du chauffe-eau, principalement en hiver entre novembre et février, au milieu de la nuit (entre 2h et 6h du matin) afin de ne pas puiser de l'énergie électrique à l'instant critique que le gestionnaire de réseau redoute (éviter 19h).
Les changements de comportement ont-ils un effet sur la consommation électrique ?
En 2021, la consommation moyenne d'électricité d'un foyer français composé de 2,17 personnes est de 5681 kWh (2272 kWh par personne et par an) :
Les efforts ou changements de comportement sont-ils payants ? Doumé nous informe que pour la troisième année consécutive, la consommation d'électricité annuelle de son foyer, elle aussi composée d'environ 2,17 personnes, est inférieure à 950 kWh (475 kWh par personne et par an). La consommation électrique de son foyer (944 kWh) est 6 fois inférieure à celle du foyer français (5 681 kWh). Elle se rapproche de la consommation d'un habitant du Mozambique (462 kWh par an et par habitant) :
Malgré les efforts, la facture électrique de Doumé continue d'augmenter au rythme de l'augmentation de l'abonnement, des taxes et du coût de l'énergie, mais pas de la consommation. Le coût annuel de sa consommation électrique reste raisonnable et est de 153,26€ HT ou 12,77 € HT par mois :
Comment conclure ?
Doumé a mis en pratique des actions qui relèvent de la transition écologique. En effet, ces changements de comportement constituent une réponse aux enjeux climatiques et environnementaux. Ses investissements sont modérés et les résultats dépassent les objectifs de zéro émission nette de CO2 pour 2050. Les connaissances et savoir-faire acquis lui ont permis de mettre en oeuvre des moyens qu'il est de fait en capacité d'entretenir et de réparer. Lorsqu'elle est maîtrisée, l'écologie pratique constitue une réponse au maintien du pouvoir d'achat. Cela méritait bien un billet !