Un poêle à bois à inertie de 2.2 tonnes en stéatite assure le chauffage du logement. Il est situé au centre du logement, l’espace est très ouvert pour favoriser la diffusion du rayonnement qui représente le principal mode de diffusion de la chaleur (75%). L’espace situé au-dessus du poêle est ouvert (vide sur entrée) pour favoriser la diffusion de la chaleur par convection (25%). Il dispose d’un rendement proche de 85%, c’est moins de bois à acheter, manipuler ou stocker. Il accepte volontiers les bois bien fendus, blancs ou résineux (dont personne ne veut : palette non traitée, sapin, bouleau, peuplier …). Très peu d’imbrûlés et des températures faibles de sorties de fumées ce qui diminue le risque d’incendie, réduit la contrainte liée au ramonage (qui est réalisable soi-même) et annule le besoin d’un coûteux tubage inox sous réserve que le conduit en terre cuite soit conforme aux normes en vigueur. Le poêle reste chaud durant 36 heures. Avec le chauffage solaire passif, le poêle est l’unique source de chauffage. Cette solution assure 100 % de nos besoins en chauffage.
Le diamètre intérieur du conduit de cheminée recommandé par le fabricant du poêle étant de 180mm, nous avons fait procéder au montage d’un conduit traditionnel en terre cuite en conformité avec la norme NF DTU 24.1. Le kit comporte une trappe de ramonage, un chapeau de cheminée, des boisseaux isolés pour les parties froides (grenier et souche), des boisseaux alvéolés en terre cuite et un boisseau avec perforation pour la prise de fumée.
Le conduit de fumées
Le conduit réalisé est vertical, les distances au feu et hauteur de souche ont été respectées. L’isolant liège en vrac du plafond a été remplacé par de la vermiculite incombustible à proximité du conduit. Les boisseaux situés en parties non chauffées sont isolés et le diamètre intérieur préconisé (180 mm) du conduit a été respecté afin de prévenir des phénomènes de condensation et de réduction du tirage à l’origine de graves désordres. En effet, une évacuation trop lente des gaz brûlés et un refroidissement trop rapide de ceux-ci peuvent entraîner une condensation des goudrons et imbrûlés contenus par les fumées sur les parois du conduit. Ces dépôts de bistre risquent ensuite de s’enflammer et provoquer un feu de cheminée.
Soubassement du poêle de masse et arrivée d’air
La résistance mécanique du plancher a été appréciée en fonction du poids total de l’installation (poêle + banc + conduit de cheminée). Au niveau de l’emprise du poêle, les poutrelles du plancher ont été doublées et aucun isolant n’a été incorporé. La combustion d’un kg de bois nécessitant 6 à 8 m3 d’air, une arrivée d’air frais a été pratiquée à proximité du poêle.
Raccordement et montage
Le poêle a été livré et installé sur place par un monteur spécialiste de la marque. Le poêle est livré en kit, chaque pièce de stéatite le composant est numérotée. L’élévation se fait rang par rang. Il a été raccordé au conduit de fumée par le bas via un banc contenant un conduit métallique rigide simple paroi en acier inoxydable. Le banc intègre un clapet de fermeture du conduit afin d’arrêter la circulation de l’air chaud lorsque le feu est totalement éteint. Ceci évite la perte des calories par convection et le refroidissement prématuré du poêle. Trois bouchons de ramonage ont été prévus pour avoir accès aux canaux de fumée.
Le montage a duré deux jours et demi. Suit une période de séchage de 5 jours pendant laquelle l’air circule librement dans le conduit. Vient une phase de rodage durant laquelle on brûle chaque jour une petite quantité de bois que l’on augmente progressivement.
Utilisation
Le poêle de masse accumule la chaleur dans la pierre stéatite pendant la combustion du bois et la restitue régulièrement et lentement, essentiellement par rayonnement thermique. La masse du poêle (2,2t) influe sur le temps séparant deux rechargements. La capacité calorifique, la masse volumique et la conductivité thermique de la pierre stéatite confèrent un comportement singulier à ce type poêle. En effet, le foyer est chargé de bois tendre, bien sec, bien fendu produisant beaucoup de flammes sur une durée plutôt courte. Après 1 à 3 heures de combustion, lorsque le feu est éteint, le clapet situé dans le banc est fermé. La température de surface extérieure de la pierre atteint 60 à 70°C en période froide. La température de la pièce principale oscille entre 18°C et 20°C. Du fait que le bois est brûlé rapidement et à allure nominale de chauffe, cela confère un très bon rendement (1000°C), ce qui diminue les imbrûlés. La température des fumées est faible du fait du tirage inversé, c’est-à-dire que les fumées circulent longuement à l’intérieur du poêle et le quittent par le bas en ayant pris soin de céder leurs calories. Par la trappe de ramonage, j’enregistre une température des fumées d’environ 150°C.
Nous brûlons de 3 à 25 kg de bois par jour selon la saison. La montée en température est progressive en début de saison. Nous passons progressivement d’un feu tous les 2 jours à 2 feux par jour lorsque les températures sont négatives. Le modèle de poêle utilisé intègre un four à bois. Il permet toutes les cuissons : de la teurgoule aux pizzas (~ 300°C) et apporte du confort à la maison en période de grand froid.
Les essences de bois
Nous privilégions les essences de bois tendre (peuplier, sapin, bouleau), secs et bien fendus aux essences de bois dur (chêne, charme, hêtre). La palette non traitée est un excellent combustible. Les essences de bois tendre sont disponibles et présentent fréquemment un pouvoir calorifique intéressant (par exemple : 1kg de sapin produit 4,5kwh tandis que 1kg de hêtre produit 4kWh). Le critère de séchage est très important, bien plus que l’essence choisie. Exemple : alors que 1kg de hêtre produit 4kWh à 15% d’humidité, il ne produit plus que 1,7kWh à 60% (l’évaporation de l’eau consomme de l’énergie). Les kWh ne vous parlent pas ? pas grave, changeons d’unité : si un stère de bois à 15% d’humidité vous coûte 60 euros, alors il vous coûtera 140 euros pour produire la même quantité d’énergie à 60% d’humidité. Il est fort probable qu’avec le temps, un voisin sympathique sera heureux de vous offrir un peuplier, un bouleau ou un sapin qui réchauffera votre foyer pendant un ou deux mois. L’acquisition d’une bonne fendeuse est quasi indispensable. Elle permet d’accélérer le séchage et d’obtenir les bûches de faibles sections recherchées (celles qui produisent beaucoup de flammes). Un tas de bois bien aéré, fendu, posé sur des palettes et couvert avec autre chose qu’une bâche favorise le séchage. Dans ces conditions, le séchage du bouleau ou de peuplier peut être obtenu en moins d’un an. L’idéal est de toujours avoir un an d’avance. Le bois est rentré sous abri durant l’été et juste avant la période pluvieuse et automnale.
Entretien du poêle
Le nettoyage de la vitre est presque gratuit, il suffit d’humidifier un chiffon, de tamponner un peu la cendre contenue dans le cendrier et de frotter gentiment la vitre. Le résultat est garanti ! Nous réalisons un ramonage chaque année. Il suffit d’ouvrir les trois bouchons donnant accès aux canaux de fumée et d’aspirer les cendres. Le conduit de fumée vertical et le clapet de fermeture sont accessibles via une trappe de ramonage située à son pied. Il suffit de passer un hérisson de diamètre 180mm de bas en haut et d’aspirer les suies.