Vélotaff

Dans la catégorie transport , il me reste de nombreux progrès à réaliser.

J’habite la campagne et environ 20km séparent mon domicile de l’endroit où je travaille. L’accès est desservi par une belle route nationale, presque toute droite.
En voiture, cela me prend 20 minutes. Il faut être super motivé voire un peu toqué pour y renoncer.

Dans cet article, je vous livre un retour d’expérience à savoir comment je suis passé de 0 à plus de 200 km de vélo par semaine. Cela suppose d’être un peu accompagné. C’est ce que fait l’association La Petite Cyclote de Louviers pour promouvoir l’usage du vélo comme moyen de transport.

Étape n°1 : sortir le vélo de la cave.
46 ans, un peu d’embonpoint et des problèmes de dos récurrents… allez, arrêtes de t’écouter ! Je sors de la cave un vélo B’TWIN genre VTC acheté il y a quelques années avec de bonnes intentions… Lorsqu’il était neuf, il ressemblait à celui-ci : vtc500.jpg Source : www.decathlon.fr

Pour commencer, je réalise quelques trajets réguliers, seulement un jour sur deux, entre 10 et 20 kilomètres et sans dénivelé. Compte tenu de la position assez droite offerte, ce vélo m’avait réconcilié avec les courts trajets (à l’issue d’une opération liée à une hernie discale). La selle est super confortable.

A l’usage, je lui découvre plusieurs handicaps : son poids (environ 16 kg), la largeur des pneus et la fourche qui absorbent une partie de l’énergie.

J’introduis quelques côtes et augmente progressivement les distances pour atteindre 27 à 30 km. Rapidement, je découvre l’intérêt de bien l’entretenir. En effet, les pneus perdent toujours un peu d’air, cela se produit de manière insidieuse et nécessite un effort non négligeable pour compenser la résistance au roulement.

Pour progresser, je dispose d’un coach sportif. C’est une blague, cependant, les conseils de Gérard qui a fait parti d’un vélo-club sont essentiels.

Pour “oublier” la douleur, je réalise mes trajets en musique. En parallèle, j’enregistre les trajets via l’application “Mes parcours” d’un smartphone. Ce qui se mesure s’améliore : l’enregistrement des trajets me permet de mesurer la progression.

Suite à une pratique régulière, le système cardio-respiratoire s’améliore rapidement, j’ai perdu quelques kilos et les problèmes récurrents de dos ont disparu. Le mal aux fesses n’est plus qu’un souvenir.

Étape n°2 : covoiturage le matin, retour en vélotaff le soir
Si j’arrive à faire 30 kilomètres le week-end, je peux utiliser un vélo pour effectuer le trajet travail —> domicile de 25km en semaine.

J’examine les routes alternatives et découvre de petites routes tranquilles, ignorées depuis des années et parallèles au grand axe. La distance serait de 25 kilomètres avec un dénivelé non négligeable lié au passage de la vallée d’Eure.

Donc je combine le covoiturage au vélotaff. On me dépose le matin et je rentre tranquillement le soir. Une partie du temps dédié au trajet en voiture est désormais utilisée pour faire du sport. Avec le temps, je commence à y trouver du plaisir, moins de stress et une meilleure forme.

Néanmoins, avec une pratique plus régulière, je prends conscience des problèmes de sécurité récurrents. Bien que résistant, je vais devoir adopter le look cycliste non par goût mais afin d’être vu !

Étape n°3 : aller-retour en vélotaff
Je teste plusieurs vélos et achète un vélo LAPIERRE SHAPER 200. L’idée ici n’est pas de faire de la pub mais de vous conseiller de tester plusieurs cycles et de retenir celui qui vous conviendra le mieux !

FICHEShaper-200.jpg Source : http://www.cycles-lapierre.fr

Il est beaucoup plus léger que l’ancien VTC. Les pneus sont assez fins. La potence (ce qui porte le guidon avant) est réglable ce qui pour moi est important. En effet, je tiens à conserver une position droite. La fourche avant est fixe et n’absorbe plus une partie de l’énergie. Mon objectif est d’effectuer 3 aller et retour par semaine si les conditions météo le permettent.

Je m’équipe :

  • d’un cuissard de vélo homme à bretelles garantissant un très bon maintien. La peau en mousse ergonomique absorbe les vibrations et diminue les frottements ;
  • d’un casque aéré, confortable et bien visible ;
  • d’un maillot à manches courtes bien visible ;
  • d’un sac à dos pour y stocker mes vêtements de travail ;
  • un porte-bidon et un bidon pour éviter de se déshydrater;
  • un kit de réparation (une pompe, un multitool et 3 démonte-pneus) et une chambre à air ;
  • un mini sac qui se loge sous la selle pour ranger tout cela.

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Le premier éclairage acheté en grande surface était insuffisant (2 lux) et est tombé au bout de 100m. Après consultation d’un forum, je me suis rendu compte du fait que je n’étais pas la première victime. On trouve des conseils et des éclairages de qualité sur des sites internet spécialisés. Pour l’éclairage avant, 30 lux est un minimum, 50 à 70 lux est préférable pour voir et être vu.

Les pneus sont gonflés à 5.5bars. Pour l’entretien de la chaîne, un carton permet d’éviter les projections. Il faut dégraisser la chaîne, compléter si possible l’opération à l’aide d’un compresseur, essuyer la chaîne à l’aide d’un chiffon puis graisser la chaîne pour environ 400km.

La révision gratuite du cycle au bout de 3 mois est essentielle, elle permet de corriger quelques jeux qui s’étaient installés.

Désormais, j’avance le réveil de 30 minutes. Les premiers trajets s’effectuent avec un léger stress compte tenu de la contrainte horaire ! Je dois également m’organiser pour avoir une tenue de cycliste et une tenue de travail sur place. Effectuant un travail de bureau, cette nouvelle activité physique est vraiment la bienvenue. Le fait de disposer d’une douche à proximité est vraiment appréciable.

J’effectue 3 trajets aller et retour par semaine ce qui représente presque 150 kilomètres par semaine lorsqu’il fait beau. Je prévois une journée de récupération entre 2 deux journées de vélotaff. Je peux manger ce que je veux sans craindre un éventuel surpoids. Cette nouvelle activité peut régler des problèmes de sommeil

L’achat des équipements spécifiques est compensé par des économies de carburant. Les trajets sont bien plus faciles qu’avec l’ancien VTC qui, avec le retour d’expérience, n’était pas conçu pour des trajets réguliers de cette longueur.

Étape n°4 : vélo électrique

Nouvelle étape, depuis début juin 2016, je teste l’emploi d’un vélo électrique. L’objectif initial était de parcourir de grandes distances en toutes conditions. Le vélo dispose donc d’une bonne autonomie (une batterie d’une capacité de 500wh), des garde-boues, un éclairage intégré, une sacoche étanche, un antivol, …

Pas vraiment l’impression de faire du vélo, ni de la mobylette, peut-être un trajet en Solex ? Je parcours 46km par jour, 230 km par semaine ou environ 800 km par mois rien que pour le vélotaff.

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Soit environ 2067 km depuis l’acquisition.



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En période d’été, en adoptant le mode d’assistance intermédiaire, l’autonomie atteint environ 60km. En mode économique, l’autonomie porte jusqu’à environ 100km. La recharge de la batterie dure environ 3 heures et consomme ~330wh pour 46km. Le coût de l’énergie électrique est de env. 1.2€ pour parcourir 1000km.

Les trajets quotidiens demandent un effort physique régulier et maintiennent en forme. Après quelques mois, aller au travail et en revenir en vélo est vraiment agréable. Ce vélo est devenu mon principal moyen de transport.

Étape n°5 : sécurité et confort
L’automne arrive, mais aussi la pluie, le froid et le manque de visibilité. J’aime bien passer inaperçu, mais pour rester en vie, mieux vaut revoir cette position.

Le vélo est équipé d’un éclairage avant et arrière à LED.
Il est branché sur la batterie, ce qui est un réel avantage.
L’éclairage avant est de 30 lux, ce qui est un minimum !
50 ou 70 lux serait plus sécurisant pour voir et être vu.

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L’éclairage arrière est lui aussi trop juste.

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Je l’ai complété par un éclairage à LED rouges clignotantes posé sur la tige de selle.

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Une veste “vélo” protège du froid, coupe bien du vent et donne de la visibilité. Un cuissard long avec bretelles apporte du confort, protège du froid et de la pluie. Une cagoule et des gants sont indispensables.

La vie est belle, j’ai donc posé un éclairage avant et arrière sur le casque (toujours avec des LED clignotantes). Le casque ne s’y prêtait pas trop, un support en contre-plaqué attaché au casque avec un collier électrique permet de recevoir les deux éclairages à LED rechargeables. Ils se rechargent avec le chargeur d’un téléphone portable.

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De nuit, cela donne un peu ceci :

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ou encore cela :

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Je surveille plus régulièrement la météo (site www.meteociel.fr). Les prévisions constituent souvent un obstacle, pas toujours justifié. Par excès d’optimisme, il m’est aussi arrivé de prendre une bonne averse façon “douche” et de rentrer avec les pieds trempés.

Récemment, je me suis équipé d’une paire de chaussures de randonnée protégées par une couche de Novadry et des crampons assez souples qui favorisent l’accroche sur la pédale, notamment par temps de pluie. Je protège le haut de la chaussure avec des guêtres disponibles au rayon Randonnée.

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Pour conclure, je dirai que pour passer de 0 à quelques dizaines de kilomètres à vélo par semaine suppose d’être accompagné et équipé afin de garantir un minimum de sécurité et de confort.

Un partenariat entre employeur et association serait un bon moyen d’encourager la pratique quotidienne du vélo, de faciliter l’acquisition d’équipements de confort et de sécurité et pourquoi pas sensibiliser les automobilistes aux risques encourus par les cyclistes et piétons.

Moins de stress, plus écologique, plus économique, une meilleure forme … que des bonnes raisons de pratiquer le vélotaff.

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