Bon, soyons honnêtes deux secondes, notre four n'a pas pris un gramme
depuis notre dernier atelier. On pourrait croire qu'on s'est
contenté de regarder les braises s'éteindre, mais que nenni ! Nos
méninges ont chauffé plus que la sole un jour de cuisson intensive.
La grande nouvelle, c'est qu'on va chatouiller les fumées en intégrant à
la voûte un "turbuleur", une idée lumineuse de Peter Van den Berg (avec l'appui de Christophe qui nous a mis sur la voie !).
Ce Peter Van den Berg, c'est un peu le Léonard de Vinci du poêle à bois,
un maestro de la combustion propre, notamment avec ses fameux Rocket
Stoves et Batch Rockets. Un "turbuleur", pour ceux qui n'ont jamais rêvé
de tourbillons gazeux, c'est une sorte de chicane à fumée, un
labyrinthe savamment étudié pour que les gaz de combustion arrêtent de
se prendre pour des paresseux et aillent enfin fricoter avec l'air
frais. L'objectif ? Que ce joyeux mélange s'enflamme de manière plus
complète et efficace. Ca pourrait changer la vie de notre four :
- Mélange intime air/gaz : Quand les particules font la fête : Imaginez un bal costumé où l'air et les gaz imbrûlés se rencontrent enfin grâce aux pirouettes imposées par le turbuleur. Cupidon (l'oxygène) n'aura plus qu'à décocher ses flèches pour une combustion parfaite !
- Température explosive (mais contrôlée) : Qui dit meilleure combustion dit plus de chaleur. On espère que notre four va enfin cracher une chaleur digne d'un dragon, sans pour autant transformer notre pain en charbon.
- Adieu les nuages de fumée, bonjour l'air pur (ou presque) : Si on brûle mieux, on pollue moins. Moins de monoxyde de carbone et autres joyeusetés qui font tousser le voisin, c'est un petit pas pour le four, mais un grand pas pour la convivialité du quartier.
- Économies de bois : Si chaque bûche se consume de manière optimale, on aura moins besoin d'en sacrifier. C'est bon pour nos forêts et pour nos muscles endoloris après la corvée de bois.
- Nettoyage du conduit : Moins souvent, c'est toujours mieux : La suie et la créosote, c'est un peu comme les mauvais souvenirs, on préfère les éviter. Une combustion plus propre devrait réduire les séances de ramonage.
- Four compact, performances XXL : Si on arrive à optimiser la combustion dans un espace réduit, on pourrait envisager un four plus petit, mais avec la puissance d'un grand.
Attention cependant, greffer un turbuleur sur un four à bois, c'est un peu comme essayer de mettre un aileron de Formule 1 sur une 2CV : il faut que ça colle avec le reste de la mécanique. On va donc étudier ça de près pour que cette intégration se fasse en douceur et qu'on récolte tous les bénéfices de cette idée.
Et là, vous vous dites que le gars a respiré trop de fumées. C'est vrai,
mais il semble que cela puisse s'intégrer. Mine de rien, cette histoire
de turbuleur n'est une mince affaire. Elle a même squatté mes nuits.
Cela n'a pas été évident et m'a réveillé durant plusieurs nuits, mais
les deux dernières nuits ont été profitables et je reprends espoir. On
tâtonne, on cogite, on redessine... mais on avance !
À très bientôt pour de nouvelles aventures (enfumées ou pas)